Pressing : Et si on changeait de dénomination ?

Témoignage et pistes de réflexion
7 mai 2020 par
Pressing : Et si on changeait de dénomination ?
INFORUM, Elsa Kopp

"Quand je serai grand, je serai teinturier"

Ce souhait n'a pas du être prononcé très souvent... Et pourtant, nos commerces sont aujourd'hui modernes, lumineux, parfois associés à de très belles enseignes nationales. Et notre clientèle est majoritairement en catégorie CSP+ (Catégorie Socioprofessionnelle Supérieure). 

Une autre caractéristique négative de la profession est le manque criant de filières de formations qualifiantes. De belles initiatives émergent ici ou là, mais sans cohésion ni schéma national. Concrètement, il y a du travail disponible dans nos entreprises, mais pas suffisamment de candidats formés pour répondre à cette offre. 

Quelles pistes d'amélioration ?

VALORISATION

Valoriser le métier en lui adossant une formation qualifiante, comme tous les autres artisans commerçants reconnus : coiffeurs, boulangers, bouchers, plombiers, pharmaciens... Notre métier fait partie des très rares professions qui n'ont pas de reconnaissance liée à une formation qualifiante.

RENOUVEAU

Changer l'image de la profession en trouvant un nouveau nom pour la filière. 
D'instinct ou par stratégie, les grandes enseignes nationales tentent d'imposer une marque dans l'esprit des consommateurs en masquant la notion de pressing. On ne se rend plus au pressing, mais chez Kunz, Sequoia, Baleo, Koala, Aqualogia, Colporteur...

        En attendant que la profession s'organise et décide de créer une filière de formation nationale, chacun dans son point de vente se doit d'agir au quotidien pour améliorer son image. 

        D'abord, en communiquant plus sur le fait que la profession recherche et recrute des profils qualifiés, et pas uniquement des opérateurs de repassage. Il faut mettre en valeur les aspects techniques et la polyvalence du métier, de l'accueil client à la réalisation du travail d'entretien.

        Ensuite, en véhiculant le nom de marque du pressing comme identité première. En effet, le terme "pressing", d'origine anglo-saxonne, ne signifie finalement pas grand chose, sauf peut-être pour les amateurs de football. D'ailleurs, les anglais sont plus logiques que nous et utilisent une dénomination plus rationnelle avec "Dry Cleaner" ou "Laundry", mais ils n'utilisent jamais le terme "pressing".

        "Pressing" analyse & étymologie

        • Il date de 1930 environ

        • C'est un anglicisme permettant (en 1939) d'être moderne et de "faire comme les américains"

        • Il est lié à l'action de "pressage" associé au repassage. Les fers à repasser aux USA s'appellent des "pressing iron".

        • Le mot "pressing" est donc étymologiquement et psychologiquement associé uniquement à l'action de repassage. Et qui aime réellement repasser et voudrait en faire son métier ?

        • Dans cette analyse, on voit que le "pressing" est donc associé au fait de "repasser" plus qu'au fait de nettoyer, rendre présentable et utilisable un vêtement, ou encore en prendre soin.

        Lien source

        "Teinturier" analyse & étymologie

        • Il date du 11ème siècle 

        • Terme à connotation plus "professionnelle" mais qui n'a pas de rapport direct avec le nettoyage.

        • Il est lié au fait de teindre les textiles.

        • L'association entre le terme "teinturier" et l'entretien des vêtements date de 1853. 

        • Aujourd'hui, l'inconvénient est qu'un "teinturier" qui travaille dans un "pressing" sont des notions pouvant être perçues comme obsolètes,  et qui ne sont plus forcément adaptées aux styles de vie de notre société.

        Lien source 

        Vers une réflexion et une mobilisation collective ?

                    Vous l'aurez compris, il n'y a pas de réponse toute trouvée à cette fameuse question ayant pour but de vous interpeller : "Et si on changeait de dénomination ?"

                    Simplement quelques pistes...
                    Pourquoi ne pas lancer un "concours" sur le sujet avec l'aide des réseaux sociaux par exemple, sous forme de réflexion collective et dans le but de faire jaillir des idées et un consensus sur le futur de la profession
                    Evidemment cela ne sera pas simple, les contraintes administratives sont telles que le simple changement de dénomination officielle du nom de la profession peut créer bien des difficultés. De plus, l'esprit collectif n'a jamais été une force de notre profession et le "chacun pour soi" est malheureusement bien souvent de mise. Dans une telle démarche, il sera nécessaire que nos syndicats professionnels soient encore plus forts, audacieux et combatifs. Mais ils ne pourront l'être que si tout un chacun y participe. En effet, l'union fait la force, un slogan éculé mais qui reste d'actualité.

                     

                    Ceci dit, rien n'empêche les propriétaires de pressing ou teinturerie de commencer à communiquer différemment. Dans le but de véhiculer une image moderne et attrayante auprès de leur clientèle et donc de futurs nouveaux collaborateurs, partenaires, repreneurs...

                    Les outils d'aujourd'hui permettent déjà de mettre en place :
                    - des communications ciblées et judicieuses par mail ou SMS (alertes de mise à disposition par exemple)
                    - des outils de demande de collecte via site web et smartphone
                    - un accueil et une réception rapides et efficaces
                    - le maintien de nos commerces en cohérence avec le métier : environnement propre et net 

                    Sans oublier la clé de tout : le sourire, la bienveillance et la joie de vivre...
                    Pressing : Et si on changeait de dénomination ?
                    INFORUM, Elsa Kopp 7 mai 2020
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