Nous allons traiter ici d'un sujet qui touche au nerf de la guerre : le tiroir-caisse...
La situation du marché actuel est à peu près la suivante :
- Les pressings de centre commerciaux ou de chaînes nationales pratiquent quasi systématiquement le paiement au dépôt.
- Les pressings indépendants "de quartier" pratiquent soit le paiement au retrait soit font un mix des deux solutions. Chacun sur le sujet à son opinion et elle est souvent tranchée et sans appel.
Nous allons vous faire part de notre expertise en tant que fournisseur de solution d’encaissement reconnu dans la profession.
A titre personnel, j’ai eu à gérer mon premier pressing en 1979. Il s’agissait d’un pressing de quartier avec une image de travail de service haute qualité. A cette époque et pour ce positionnement, la question ne se posait même pas. Le paiement se faisait au retrait, une fois le travail effectué et même parfois au-delà pour certains bons clients...
Tout semblait parfait, mais pas tant que cela au final !
Au fil du temps, les volumes de marchandises non récupérées augmentaient de manière inquiétante et avaient pour conséquence de réelles difficultés de stockage et de trésorerie.
L'avènement de l’informatique a été un élément déclencheur important dans le choix de modifier ce mode de fonctionnement. Il a en effet permis de “connaître” au jour le jour la valeur réelle du stock de travail effectué non payé.
De plus, l’arrivée sur le marché du phénomène de la mode bon marché n’a rien arrangé. Pourquoi venir récupérer un article confié et non payé d'avance si on peut aisément retrouver un article similaire, neuf, et au prix du nettoyage ?
Une décision saine de gestion était donc à prendre et elle posait les questions suivantes :
- Comment nos clients de quartier habitués depuis toujours allaient-ils réagir ?
- Comment ne pas les perdre ?
- Ce mode de fonctionnement n’était-il pas un marqueur important, voire un avantage compétitif, qui nous permettait de nous différencier des grands pressings de centre commercial ou de chaînes nationales ?
Comme la plupart des teinturiers, j'ai vécu quelques nuits d'angoisse avant de sauter le pas...
Et, au final, tout s'est bien passé ! Mis à part quelques clients récalcitrants qui ont fini par accepter le nouveau mode de fonctionnement et quelques (rares) autres vexés qui ne sont jamais revenus.
Petite astuce entre nous !
Vous pouvez justifier ce changement de mode de fonctionnement en prétextant que c’est de la faute du nouveau logiciel informatique, tout fraîchement installé ! ;)
Depuis ses débuts, l’informatique a toujours eu bon dos pour ce qui semble ne pas marcher comme avant… Pour une fois, cela peut vous servir !
"Mon conseil : faire payer la prestation au dépôt"
Je pense que vous avez déjà compris que mon conseil sera donc de faire payer la prestation au dépôt. Pas dans le but de faire comme tout le monde, mais pour améliorer les points suivants :
Les facteurs clés du succès : de la rigueur et de la cohérence pour éviter les conflits entre vos clients et votre personnel.
Réflexion importante : le paiement au dépôt pose aussi un certain nombre de questions sur la définition du prix au moment de l’enregistrement de la demande de travaux et cela passe également par une simplification de la tarification.
A ce sujet, je vous invite à lire (ou relire) notre article sur la définition des prix : Mes articles et prestations sont-ils bien définis ?
Nous pensons que le paiement au dépôt va de pair avec une redéfinition et une simplification des tarifs à appliquer en gardant à l’esprit les règles suivantes :
- Moins il existe de prix possibles pour une même référence :
> plus son prix moyen final sera élevé
> plus le temps de prise de commande sera court
- Plus il y aura de prix possibles pour une même référence :
> plus le prix moyen de la prestation sera bas
> plus il faudra de temps en prise de commande
> plus grandes seront les pertes de temps lors des litiges et discussions client
Ce qui compte au final, c’est la rentabilité globale du point de vente, pas la rentabilité par article vendu. Et enfin, il faut toujours garder à l'esprit que le prix ne dépend au final pas du tout du travail effectué, mais bien de la valeur du bien déposé.
Pressing : dois-je faire payer mes clients au dépôt ?